Journée mondiale de la liberté de la presse : Radio Okapi appuie l'effort des Nations Unies

A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, nous avons rencontré Jean-Pierre Elali, journaliste congolais qui a commencé au sein de grands titres de la presse écrite nationale avant de poser sa plume, mais surtout sa voix aux micros de la Radio Okapi. C’était en 2004. Depuis 15 ans, il consacre ses longues journées – qui commencent à 6h30 tous les jours – à l’information générale mais aussi à l’actualité des Nations Unies.

En 2011, l’idée, émise par la rédaction, de dédier toute une émission à l’actualité des Nations Unies donne naissance au Magazine des Nations Unies, dont la coordination est confiée à Jean Pierre. Ce programme hebdomadaire d’une demi-heure est diffusé chaque dimanche, à l’antenne de la radio Okapi, qui émet sur l’ensemble du territoire congolais. Au programme, vulgariser le travail des humanitaires et l’action des Nations Unies en appui au développement et à la consolidation de la paix sur le terrain à travers des reportages, des interviews et des brèves. 

Défaire les stéréotypes

« Au départ, il s’agissait d’avoir une émission qui traite de façon spécifique l’actualité des agences des Nations Unies, car elles suscitent beaucoup de fantasmes et font également l’objet d’énormément de stéréotypes. Dans l’imaginaire des gens, les fonctionnaires des Nations Unies vivent dans le luxe alors que les communautés bénéficiaires connaissent une vie difficile. Cela crée un certain sentiment de rejet. Nous essayons de faire le lien entre le travail des agences sur le terrain et les communautés bénéficiaires, puisque Radio Okapi émet sur l’ensemble du territoire congolais. Nous essayons, à travers cette émission, de lutter contre cette méconnaissance et cette incompréhension que les gens ont envers les acteurs d’aide en général, en expliquant notamment que leur rôle premier est d’appuyer le Gouvernement congolais dans différents secteurs comme l’éducation, l’enfance, la sécurité alimentaire etc. »

« Après plus de 400 émissions, je pense que cela commence à porter ses fruits, car nous recevons beaucoup de retours à la fois des acteurs et des populations bénéficiaires qui nous posent beaucoup de questions après les émissions ».

Le métier de journaliste peut être gratifiant, surtout dans un contexte humanitaire, lorsqu’on fait avancer le changement de comportement ou le plaidoyer autour d’une thématique. C’est ainsi que Jean Pierre évoque un souvenir qui l’a particulièrement marqué.

 « Il y a quelques années, je suis allé à Mbandaka avec l’Unicef. Là-bas, j’ai pu faire un reportage, sur la situation après Ebola. J’ai constaté que l’épidémie avait laissé énormément de stigmates, notamment auprès des enfants qui généralement étaient abandonnés par la population. J’ai été touché, en tant que parent, de voir ces enfants exclus. D’où l’idée de ce reportage pour apporter un éclairage sur ce phénomène ».

Les difficultés sur le terrain sont nombreuses. Car le Congo reste un pays aux dimensions continentales. Certaines zones, outre les crises récurrentes telles que les épidémies ou la malnutrition, sont en proie à des violences armées qui déplacent les populations. Ce climat dans lequel les crises se superposent aux crises crée un sentiment de méfiance des populations. 

« Nous faisons face à la méfiance des populations. Lorsque nous faisons des reportages, nous prenons beaucoup de temps pour expliquer l’objet de note visite, faire de la vulgarisation pour faciliter leur compréhension du travail que nous menons. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’une des rubriques de notre émission s’attelle au décryptage des concepts.

Le Magazine des Nations Unies reste nécessaire dans un climat d’incompréhension constant, surtout dans l’Est du pays. Cela n’empêche pas Jean-Pierre de lancer un appel aux congolais pour qu’ils « s’approprient le travail des Nations Unies, qui sont là avant tout pour aider le peuple Congolais ».