Transcription de la conférence de presse ONE UN du 26 février 2020
La conférence avait pour invité le responsable du Programme des urgences en RDC de l’Organisation mondiale de la Santé, le Docteur Gervais Folefack
Porte-parole de la MONUSCO par intérim [Mathias Gillmann] : Bonjour à tous, merci aux auditeurs de Radio Okapi et bienvenue dans cette nouvelle conférence de presse des Nations Unies en République démocratique du Congo.
Avec nous depuis Goma : le porte-parole militaire de la Mission, le Lieutenant-Colonel Claude Raoul Djehoungo ; et à mes côtés ici à Kinshasa, le responsable du Programme des urgences en RDC de l’Organisation mondiale de la Santé, le Docteur Gervais Folefack.
La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo, Leila Zerrougui, a quitté Kinshasa hier pour Washington, afin de participer au Forum sur la fragilité 2020, un évènement de haut-niveau organisé par la Banque mondiale.
Ce Forum réunit des participants des Gouvernements, des institutions internationales, des donateurs, du secteur privé, de la société civile, des universités et des médias pour améliorer l’efficacité des approches de développement dans des contextes de fragilité, de conflits et de violence.
Il s’agit de la troisième édition et la Représentante spéciale interviendra dans plusieurs sessions pour poursuivre son travail de plaidoyer pour l’appui aux initiatives de stabilisation et de renforcement des fonctions régaliennes de l’Etat – police, armée, justice -, notamment dans les zones post-conflit en RDC. Elle plaidera pour un soutien renforcé aux initiatives de développement et de désenclavement, notamment dans les Kasaï, en ligne avec sa récente visite à Kananga et Tshikapa. A Washington, elle rencontrera aussi des représentants du Gouvernement américain.
Mme Zerrougui se rendra ensuite au siège des Nations Unies à New York pour des rencontres politiques et techniques avec les partenaires de la République démocratique du Congo, y compris des membres du Conseil de sécurité.
Enfin, après cette visite, la Représentante spéciale ira à Berlin rejoindre d’autres hauts responsables du maintien de la paix pour la réunion sur l’Action pour le maintien de la paix, ou Action For Peacekeeping, une initiative qui invite les États membres, le Conseil de sécurité, les pays hôtes, comme la RDC, les pays qui fournissent des contingents ou du personnel de police, les partenaires régionaux et les contributeurs financiers à renouveler leur engagement collectif en faveur des activités de maintien de la paix menées par l’ONU. Elle rencontrera aussi des membres du Gouvernement allemand.
En Ituri, la MONUSCO a effectué une mission de sensibilisation des populations du territoire d’Irumu avec son partenaire UNADI (Union des Associations culturelles pour le Développement de l’Ituri), afin d’inviter les populations à ne pas céder aux rumeurs et à coopérer avec les forces de sécurité.
Il s’est également agi, pendant ces trois jours de mission, de redynamiser les Comités locaux de protection et les Cellules d’alerte communautaires : deux outils mis en place par la MONUSCO dans le cadre de la protection des civils.
La section de désarmement et démobilisation de la MONUSCO à Bunia a également soutenu une campagne par laquelle les leaders communautaires ont engagé les miliciens Mayi-Mayi à déposer les armes. Cette campagne se déroule depuis mardi 18 février à Biakato et sa périphérie dans le territoire de Mambasa.
Enfin, des représentants des communautés Alur et Lendu se sont engagés à lutter ensemble contre l’insécurité dans les territoires de Mahagi et de Djugu en Ituri, à l’issue d’une série de dialogues intracommunautaires qui se sont tenus à Mahagi-Centre, Kambala et Kpandroma, à l’initiative du gouvernement provincial et avec la facilitation de la MONUSCO.
A Goma, une mission conjointe des sections Appui à la Justice et à l’Administration pénitentiaire de la MONUSCO, ainsi que du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme, est actuellement dans le territoire de Rutshuru afin d’examiner les conditions carcérales des détenus et de s’informer directement de l’état des procédures des prévenus au cas par cas.
Cette mission est accompagnée de deux membres du comité de suivi des lieux de détention comprenant un magistrat civil et un magistrat militaire.
Le vendredi 21 février, une trentaine de journalistes de Beni a été formée sur la déontologie et l’éthique du journaliste, mais aussi sur la protection individuelle.
La formation était une des recommandations des journalistes à l’issue d’une rencontre avec la MONUSCO mi-décembre après les menaces qui les avaient visés, eux et leurs médias, fin novembre et début décembre 2019, dans la couverture des manifestations à Beni et Butembo. La formation était assurée par nos collègues de l’information et des droits de l’homme.
Je passe tout de suite la parole à mon collègue militaire, le Lieutenant-colonel Claude Raoul Djehoungo. C’est à vous à Goma.
Porte-parole militaire de la MONUSCO [Lieutenant-colonel Claude Raoul Djehoungo] : Mesdames et messieurs, chers auditeurs de Radio Okapi, bonjour. Le Général Costa Neves, Commandant la Force de la MONUSCO poursuit sa visite opérationnelle dans la zone de déploiement de la Force. Après avoir revisité Beni les 9 et 10 février, il s’est rendu dans le Sud-Kivu du 14 au 15 février 2020. Les 17 et 19 février furent l’étape du Nord-Kivu ; les 21 et 22 février, l’étape de l’Ituri et les 24 et 25, le Kasaï. A chacune des étapes, le Commandant la Force de la MONUSCO a reçu une présentation complète sur la situation sécuritaire. Les échanges avec les autres composantes de la Mission (civile et policière) lui ont permis de comprendre et de mieux cerner la dynamique du théâtre des opérations. Le Général Costa Neves a, en outre, eu de franches discussions avec les responsables des Forces de défense et de la sécurité de la RDC avec qui il a insisté sur la nécessité de conjuguer les efforts pour mettre fin aux souffrances imposées aux populations civiles par les divers groupes armés et leurs complices.
Les principales informations sur la situation sécuritaire par région se présentent comme suit :
Dans la province de l’Ituri, la situation est caractérisée par les affrontements entre les éléments incontrôlés des assaillants de Djugu, des dissidents du FRPI et le tout nouveau groupe FPIC, dont le créateur et chef a été arrêté le 12 février dernier. Toutefois, l’annonce de la probable signature de l’accord de paix entre le gouvernement et le FRPI dans les jours à venir constitue une lueur d’espoir.
Dans le territoire de Beni, une nouvelle base de déploiement est en passe d’être implantée à Mamove afin d’endiguer les récurrentes attaques perpétrées par les ADF et leurs complices. Les démarches sont en cours pour l’installation d’une autre base dans la localité de Madumbi. Les patrouilles conjointes avec les FARDC se poursuivent pour assurer une meilleure protection aux civils.
Dans le reste de la province du Nord-Kivu, des patrouilles de dissuasion ont été effectuées dans le but de prévenir les enlèvements et autres menaces qui pèsent sur les personnes déplacées internes dans le territoire du Masisi. D’autres patrouilles de longue portée ont été effectuées de Osso à Saké, de Loufu à Kanyabayonga et de Ivingu à Lubéro pour protéger les populations victimes collatérales des multiples affrontements entre divers groupes armés.
Dans la province du Sud-Kivu, la situation des personnes déplacées demeure préoccupante notamment dans le camp de Mikenge où elles font l’objet de menaces permanentes de la part des groupes armés Mayi-Mayi. Aussi, la Force a-t-elle eu recours aux patrouilles héliportées soit pour effectuer des reconnaissances, soit pour dissuader les groupes armés ou encore pour mieux évaluer la situation humanitaire.
Sur le plan des activités civilo-militaire, la Force de la MONUSCO à travers la Compagnie indonésienne du Génie faisant partie de la Brigade d’intervention de la Force, a entrepris la réhabilitation de la route Kasinga-Kididiwe. En effet, la zone de Kasinga-Mayongose-Kididiwe est une zone opérationnelle ou se poursuivent actuellement les opérations de traque des ADF. La réhabilitation de cette route permettra non seulement de faciliter les mouvements des troupes (FARDC-MONUSCO), mais aussi d’offrir l’opportunité aux populations civiles d’accéder plus facilement à leurs champs et de reprendre une vie normale.
Enfin, il convient de mentionner la reddition de 101 éléments appartenant à divers groupes armés au cours de ce mois de février, portant à 732 le nombre total de reddition depuis le début de l’année 2020. Je vous remercie.
Porte-parole de la MONUSCO par intérim [Mathias Gillmann] : Merci beaucoup Colonel. Quelques nouvelles rapides des Agences, Fonds et Programmes des Nations Unies :
Des rapatriés congolais continuent de quitter le site de réfugiés de Lóvua en Angola, dans le cadre d’un programme de rapatriement librement consenti vers la région du Kasaï organisé par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Plus de 17 000 retournés ont reçu une allocation monétaire, ainsi qu’une aide humanitaire en collaboration avec les autorités provinciales et les partenaires sur le terrain.
Le HCR continue d’appuyer les efforts déployés par le Gouvernement de la RDC pour fournir et rétablir les services essentiels tels que les écoles et les centres de santé ainsi que pour promouvoir la cohésion sociale et les efforts pour la réintégration durable des retournés.
Un soutien financier est nécessaire de la part de la communauté internationale, des organisations humanitaires et du gouvernement de la RDC, afin de créer des conditions durables pour les rapatriés.
Le HCR se réjouit en outre de la formation, ce samedi 22 février, d’un gouvernement d’unité attendu de longue date au Soudan du Sud, qui suscite un espoir pour les près de 89 000 réfugiés sud-soudanais se trouvant actuellement en RDC.
Ces réfugiés sud-soudanais se trouvent dans les provinces du Haut-Uele et de l’Ituri, et font à ce jour face à des besoins énormes. Des moyens supplémentaires là-aussi sont nécessaires pour assurer une réponse à leurs besoins de base, et le cas échéant, leur rapatriement volontaire.
Je voulais également vous signaler que l’Equipe de pays des Nations Unies en République démocratique du Congo, c’est-à-dire les Agences, Fonds et Programmes, et la MONUSCO, tient depuis hier un atelier consacré à l’élaboration des plans de travail conjoints 2020-2021, en collaboration avec le ministère du Plan et le ministère de la Coopération internationale.
Et puis, à noter également dans vos calendriers, le vendredi 28 février, le Gouvernement congolais et la communauté humanitaire vont lancer le Plan de réponse humanitaire 2020 pour la République démocratique du Congo. Ce lancement aura lieu à l’Immeuble du Gouvernement.
Et demain aura lieu le lancement du rapport global des résultats de l’enquête à indicateurs multiples (MICS) de l’UNICEF. Le Représentant de l’UNICEF en RDC, Edouard Beigbeder, vous les avait présentés ici-même, il y a deux semaines.
Comme vous le savez, maintenant les résultats sont abondamment utilisés comme base de décision pour l'élaboration des politiques et des programmes d'intervention, dans le but de sensibiliser l'opinion publique à la situation des enfants et des femmes dans le monde.
Je vais maintenant donner la parole à notre invité, Dr Folefack qui va vous parler du Coronavirus ou COVID-19. Docteur, vous avez la parole.
Responsable du Programmes des urgences à l’OMS RDC [Dr Gervais Folefack] : Une alerte a été lancée le 31 décembre 2019 dans un hôpital de Wuhan en Chine, au sujet de cas de pneumonie causée par un virus jamais connu auparavant. Actuellement, on a dénommé cette maladie Coronavirus, COVID-19.
Dans sa forme compliquée, ce virus est à l’origine d’un syndrome respiratoire aigu sévère qui sous sa forme sévère peut causer des décès.
Le virus est transmis d'une personne malade à une personne saine par des gouttelettes respiratoires lorsque la personne malade tousse, éternue ou bien parle à proximité d'une autre personne saine.
Nous sommes encouragés actuellement par la baisse des cas en Chine. Cependant, la propagation de la maladie dans d’autres pays du monde est inquiétante.
Sinon, la situation épidémiologique à la date du 24 février 2020, selon l’OMS, se résume ainsi : 79 331 cas confirmés, 2 618 décès, dans le monde, mais la grande partie se retrouve en Chine avec 77 262 cas confirmés et 2 595 décès en Chine.
En Afrique, on a eu déjà deux cas confirmés. Il y a eu un premier cas en Egypte et puis, on a eu un deuxième cas en Algérie.
En RDC, heureusement, on n’a pas encore eu de cas confirmé. On a eu quelques alertes qui se sont toutes révélées négatives après examen de laboratoire.
Comme vous le savez, l’Organisation mondiale de la santé appelle les pays à investir dans la préparation, y compris la surveillance active, la détection précoce surtout au niveau des points d’entrée : aéroports et ports internationaux, l’isolement et la prise en charge des cas suspects, la recherche des contacts et la prévention de la propagation de l’infection à coronavirus.
Nous recommandons aussi de mieux communiquer les risques de transmission aux populations et partager avec l’OMS les données sur la maladie.
Concernant la RDC, il y a des actions de préparation qui sont en cours par le Gouvernement, l’OMS et les autres partenaires. Il s’agit en particulier, on a mis sur pied, comme pour toutes les autres épidémies, un comité de coordination ; les réunions de coordination se tiennent au ministère de la Santé tous les mardis ; le ministre a désigné une équipe qui coordonne la préparation et une éventuelle réponse à cette épidémie.
Il y a différentes commissions qui sont mises en place : il y a la commission pour la prise en charge, la commission pour la surveillance, la commission pour les laboratoires, la commission pour la logistique, la commission pour la communication.
Donc, toutes ces commissions sont en train de travailler pour pouvoir préparer le pays à faire face à une éventuelle épidémie de maladie à coronavirus.
On a élaboré un plan de préparation, c’est-à-dire le Gouvernement et avec l’appui des partenaires, un plan de 12 mois. Ce plan va être diffusé par le ministère de la santé, je crois dans les prochains jours.
Nous avons tenu avec le ministère de la Santé un exercice de simulation à l’aéroport de [N’djili]. Cet exercice permettait de savoir si les équipes sont mieux préparées pour pouvoir détecter un cas au niveau de l’aéroport, l’isoler et le conduire au niveau du centre de traitement de Kinkole où on a préparé de pouvoir prendre en charge d’éventuels cas.
Donc, cet exercice avait pour but de former aussi le personnel et puis, de pouvoir voir le niveau de préparation à ce niveau-là, au niveau du point d’entrée et du centre de prise en charge.
Au niveau de ministère, il y a un bulletin de situation de préparation qui est publié chaque jour et je crois que ce bulletin est partagé à tous les partenaires.
Nous avons également renforcé les capacités de diagnostic au niveau du laboratoire de référence qui est l’Institut national de recherches biomédicales (INRB). Il y a un médecin biologiste de l’INRB qui a été envoyé à Dakar pour une formation de quelques jours et qui est revenu et qui a déjà commencé à faire des tests sur place.
L’OMS et US CDC ont envoyé suffisamment des réactifs qui sont disponibles et qui permettent de faire ces tests.
Il y a également des travaux de réhabilitation qui sont en cours au centre de traitement de Kinkole. Vous savez qu’il y a un centre de traitement qui avait été construit là-bas pour Ebola. Alors, nous avons pensé qu’il était nécessaire de réhabiliter ce centre de traitement pour pouvoir l’adapter à la prise en charge des cas de coronavirus.
Donc, il y a des travaux qui sont en cours et je crois que ça va finir d’ici la fin de la semaine prochaine. Ce centre sera également prêt pour pouvoir prendre en charge d’éventuels cas de coronavirus. Ce sont quelques activités qui sont en cours au niveau du pays.
Sinon, je voudrais peut-être insister sur les messages de prévention, puisque nous parlons au grand public. Ce qu’il faut faire, c’est se laver fréquemment les mains à l’eau et au savon ou désinfecter les mains régulièrement avec une solution hydro-alcoolique ; se couvrir le nez et la bouche lorsqu’on tousse ou on éternue, avec un mouchoir ou à l’aide du pli du coude pour se couvrir la bouche lorsqu’on éternue.
Après avoir éternué, même si vous avez utilisé un mouchoir, il faut se laver les mains à l’eau et au savon ou bien utiliser une solution hydro-alcoolique pour désinfecter les mains.
Vous savez aussi que, comme je l’ai dit tantôt, la maladie se transmet par contact direct. Donc, c’est aussi conseillé de se tenir à distance, on donne une distance d’au moins un mètre entre les personnes lorsque vous toussez. Donc, vous vous reculez, vous vous tenez à distance et vous toussez. Si vous voyez quelqu’un qui tousse, mettez-vous à distance de cette personne pour éviter d’être contaminé.
Vous savez, cette maladie a été transmise de l’animal à l’homme. Donc, on conseille aussi aux gens, lorsqu’ils ont manipulé les animaux, de pouvoir se laver les mains et d’éviter d’abord de manipuler les animaux. Et lorsqu’on veut manger de la viande, il faut la cuire avant de la manger.
Voilà un peu quelques conseils que nous pouvons donner au public.
L'Organisation mondiale de la santé travaille, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, auprès de différents gouvernements pour pouvoir arrêter la propagation, contrôler cette épidémie.
Nous travaillons également avec les réseaux scientifiques et de cliniciens pour pouvoir mieux comprendre la maladie, parce que vous savez, il y a des choses qui ne sont pas très bien maitrisées, c’est une nouvelle maladie. Il y a des aspects tel que le développement de vaccin : on travaille avec des experts pour développer le vaccin, on travaille avec des experts pour pouvoir développer des traitements efficaces contre cette maladie. Donc, nous travaillons également avec les experts pour d’autres travaux de recherche.
C’est ce que je pouvais dire concernant la maladie à coronavirus.
Porte-parole de la MONUSCO par intérim [Mathias Gillmann] : Merci beaucoup Docteur. On va commencer avec une question pour notre invité s’il vous plaît.
Question 1
Flavien Musans/ Planète TV : Docteur, nous avons des compatriotes aujourd’hui qui ont opté bel et bien pour aller étudier en Chine. Vous, votre organisation, l’OMS, en collaboration avec le Gouvernement central, qu’est-ce que vous avez planifié pour nos compatriotes aujourd’hui qui se retrouvent en Chine devant ce virus, [eux] qui ont opté pour aller étudier là-bas ?
Responsable du Programmes des urgences à l’OMS RDC [Dr Gervais Folefack] : Merci pour la question. Oui, nous savons qu’il y a des ressortissants congolais qui sont en Chine. Mais comme je vous ai dit tantôt, le nombre de cas est en train de baisser significativement au niveau de la Chine.
Et au niveau de la Chine, nous le saluons, des mesures ont été prises pour pouvoir éviter la transmission de la maladie entre les personnes malades et les personnes saines.
Nous, au niveau de l’Organisation mondiale de la santé, nous ne conseillons pas aux pays de faire sortir leurs ressortissants de la Chine. Mais ce sont des décisions des pays. Certains pays l’ont fait, on le sait. Mais nous, nous pensons qu’au niveau de la Chine, des mesures sont prises pour que les gens puissent être protégés de la maladie. Surtout que, comme j’ai dit, le nombre de cas est en train de baisser.
Mais comme, j’ai dit, ce sont des décisions souveraines. Mais l’OMS ne conseille pas aux pays de faire sortir leurs ressortissants de la Chine.
Question 2
Papy Okito/ Echo d’opinion (Goma) : Ma question, je l’adresse au porte-parole militaire ici à Goma. Mon colonel, vous avez, dans votre [propos] liminaire, tracez le chemin du tourisme qu’est en train de faire, je crois, le Lieutenant-Général [Costa Neves, Commandant de la Force de la MONUSCO] au niveau de la République démocratique du Congo. Nulle part, vous avez dit que la Brigade d’intervention est entrée en collision soit à Beni ou en Ituri. Est-ce que la MONUSCO continue toujours de décider ne pas engager la Brigade alors qu’il y a toujours des morts chaque jour ?
Porte-parole militaire de la MONUSCO [Lieutenant-colonel Claude Raoul Djehoungo] : Je voudrais commencer par rectifier en disant que le Lieutenant-général Costa Neves, Commandant de la Force, n’est pas en tourisme, comme l’a dit Mr Okito. Il a été installé au quartier général de la Force le 28 janvier et depuis ce moment, il a entrepris une visite opérationnelle qui l’a conduit dans chacun des secteurs pour prendre connaissance de la réalité du terrain.
Parce que bien entendu, avant de venir sur le théâtre [des opérations], il a été briefé, il sait de quoi le théâtre est fait, mais il a décidé d’aller voir par lui-même. Alors, son voyage s’inscrit dans le cadre de la reconnaissance du terrain et il se fait imprégner de la situation sécuritaire.
Alors la MONUSCO, la Force de la MONUSCO, travaille toujours, et ce, en collaboration avec les forces de défense et de sécurité de la République démocratique du Congo, je veux parler des FARDC, je veux parler de la Police nationale congolaise.
Nous faisons des patrouilles ensemble. Les FARDC nous sollicitent quand il leur arrive de mener des opérations seules et qu’elles se retrouvent à avoir besoin de la Force, ils nous invitent et nous faisons tout ensemble.
Alors je ne sais pas d’où vous tenez que la Force ou [bien] la Brigade d’intervention de la Force ne travaillent plus. Je crois que ce n’est pas correct : nous travaillons toujours et je l’ai mentionné, le Général, Commandant de la Force, a échangé avec les autorités militaires des FARDC à qui il a renouvelé la disponibilité de la Force à travailler, à planifier les opérations ensemble et à les conduire ensemble. Voilà ce que je peux vous dire, merci.
Question 3
Charly Kasereka/ VOA Afrique (Goma) : Monsieur Mathias, certaines de nos sources rapportent un cas de violence sexuelle commis par un Casque bleu depuis 2019, un Casque bleu guatémaltèque, et aussi, on voulait savoir aujourd’hui pourquoi tous les cas d’abus et de violences sexuelles commis par les staffs des Nations Unies, parlons de la MONUSCO, sont jugés à l’interne et étouffés, sans que les cas ne soient jugés par les cours et tribunaux de la RDC ?
Porte-parole de la MONUSCO par intérim [Mathias Gillmann] : C’est une question assez large. Sur le cas que vous mentionnez, effectivement, il a été rapporté et il a été rapporté de manière extrêmement publique. Vous avez un site internet que vous pouvez consulter, qui est consultable par le public, le grand public, sur tous les cas qui sont en cours et sur toutes les mesures qui sont prises par les Nations Unies.
Donc, je pense que l’idée qu’il y a quoi que ce soit de caché n’est pas juste. Nous avons développé ces instruments, cette base de données, dans un souci de transparence. Une fois qu’une victime se présente avec une allégation, que cette allégation soit vérifiée ou pas, nous engageons immédiatement un soutien, un soutien médical, un soutien psycho-social avec nos partenaires pour ces victimes. Et nous poussons nos partenaires militaires, si le cas concerne un militaire, à prendre les mesures nécessaires. S’ils ne le font pas, nous menons des enquêtes.
Et dans le cas des personnels civils, nous prenons aussi extrêmement au sérieux les allégations, nous menons des enquêtes et nous prenons des mesures disciplinaires très fortes en cas de manquement aux standards les plus hauts que nous attendons de nos staffs, qu’ils soient militaires, policiers ou civils.
Question 4
Roger Marley Lukunga/ Elima News : Sur les réseaux sociaux circule un long texte d’alerte lancée par des médecins africains qui s’étaient réunis au Kenya il y a quelques jours. Ces médecins appellent les Africains à faire attention sur les viandes et autres produits en provenance de l’Asie, notamment de la Chine et des pays qui l’environnent. Ils s’acharnent contre l’Occident sous le prétexte que chaque fois qu’une épidémie surgit à travers le monde, elle finit toujours par atteindre l’Afrique, comme si c’est à dessein que l’Occident s’acharne à déverser des virus sur le continent africain pour y semer la zizanie sur le plan démographique. Qu’en dites-vous ?
Responsable du Programmes des urgences à l’OMS RDC [Dr Gervais Folefack] : Je crois que l’OMS l’a dit depuis le début de cette épidémie, qu’il est possible que l’épidémie se propage hors de la Chine, dans d’autres pays. Il y a déjà des pays en Europe, en Asie, et j’ai parlé des deux pays africains qui ont déjà le virus. Donc l’épidémie peut se retrouver n’importe où avec les mouvements de population.
Tous les jours, il y a des gens qui viennent de la Chine pour l’Afrique, pour les pays africains. Parmi eux, il peut y avoir des gens qui sont malades.
Concernant le premier volet de votre question, concernant les viandes, je l’ai dit tantôt : c’est une maladie qui a été transmise, au début, de l’animal à l’homme. Donc ce que nous conseillons aussi, c’est d’éviter de manipuler les animaux. Quand on manipule les animaux, il faut se laver les mains, et il faut cuire la viande avant de la manger. Donc, c’est normal qu’il y ait un lien entre la viande et cette maladie.
Nous demandons aux gens de se préparer. Je ne veux pas entrer dans les détails de complots, moi je ne sais pas, mais nous savons, vu l’épidémiologie de cette épidémie, nous pensons que cette épidémie peut se propager dans n’importe quel pays. Il faut que les pays se préparent parce qu’on ne sait pas dans quel pays l’épidémie va se propager.
Question 5
Joëlle Bufole/ Le Souverain Libre (Bukavu) : Je voulais savoir qu’en est-il de la situation sécuritaire dans les hauts plateaux du Sud-Kivu, plus particulièrement avec le problème des FDLR, et qu’est-ce que vous pensez faire pour que les groupes armés soient éliminés dans le Sud-Kivu et qu’on retrouve la paix ?
Porte-parole militaire de la MONUSCO [Lieutenant-colonel Claude Raoul Djehoungo] : C’est vrai que la situation dans le Sud-Kivu est préoccupante et, vous savez, il y a une opération qui a été déclenchée depuis un certain moment par les FARDC contre les groupes armés qui sévissent dans cette région-là.
Je l’ai mentionné tout à l’heure dans mon texte que la MONUSCO est toujours en appui aux FARDC, de la Police nationale. La MONUSCO, la Force de la MONUSCO, apporte son soutien aux forces de défense et de sécurité de la République démocratique du Congo pour pouvoir lutter contre ces groupes armés.
C’est vrai que ça dure, ça perdure, ça ne finit pas du jour au lendemain. Nous sommes en train de travailler à pouvoir éradiquer les différents groupes armés qui sont en train de sévir dans cette zone-là. Ça va prendre du temps, ça prend du temps, mais ça finira par être assumé, voilà ce que je peux vous dire. C’est la même réponse qu’on vous donne tous les jours : on est en train de faire ce qu’on peut. Je comprends l’impatience des populations parce qu’on ne s’habitue jamais à la souffrance.
Mais je crois qu’en dehors de la solution militaire, il convient que les négociations qui sont appuyées par la MONUSCO puissent aboutir également parce que la solution militaire n’est pas forcément le dernier recours. La solution militaire, c’est pour pouvoir préparer le terrain et permettre que les négociations puissent aboutir. Donc, voilà ce que je peux vous dire, merci.
Question 6
Séraphin N’kiere/ Agence Congolaise de Presse : Docteur, est-ce que vous ne craignez pas qu’avec toute cette sensibilisation et la propagande autour de différentes épidémies, vous êtes en train de créer une psychose parmi les populations congolaises, en particulier, et dans le monde, en général ? Et puis, je voulais savoir s’il y a une enveloppe qui a été arrêtée au niveau de la RDC pour la préparation de toutes ces choses : centre de traitement de Kinkole, tout cela…
Porte-parole de la MONUSCO par intérim [Mathias Gillmann] : J’ai demandé à l’OMS d’être présente aujourd’hui pour pouvoir vous parler de ce sujet d’actualité. J’espère qu’au lieu de participer à une psychose, au contraire, ça permet d’apaiser les craintes, de clarifier les informations. Je laisse le Docteur répondre.
Responsable du Programmes des urgences à l’OMS RDC [Dr Gervais Folefack] : Merci. Je pense qu’il faut qu’on soit clair avec la population. Nous sommes dans un pays qui fait face à beaucoup d’épidémies. Nous avons l’épidémie d’Ebola qui est là depuis pratiquement deux ans, nous avons la rougeole qui est là, nous avons le choléra, nous avons la polio, nous avons le Monkey Pox, nous avons la peste bubonique. Il y a beaucoup d’épidémies en RDC. Pour le moment, on n’a pas encore le nouveau Coronavirus. Je crois que c’est important que la population puisse savoir. Parce que la meilleure manière de lutter contre ces épidémies, c’est la prévention.
Et si la population n’est pas informée pour qu’elle puisse se protéger contre cette maladie, nous allons passer tout le temps à répondre. Pourtant, nous pouvons, avec la contribution des populations, prévenir la plupart de ces épidémies. Par exemple, pour le Coronavirus, on connaît ce qu’il faut faire. Nous avons formé les acteurs des médias en début de semaine, le lundi, juste pour qu’ils nous aident à diffuser le message auprès des populations. Il faut qu’on leur dise la vérité, il faut qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire pour prévenir cette maladie.
Pour le choléra, on connait ce qu’il faut faire : le cholera se transmet par de l’eau sale, par les mains sales. Il faut boire de l’eau potable. Lorsque la population boit de l’eau potable, elle n’a pas le choléra. Quand, elle a de meilleures conditions d’assainissement, elle n’a pas le choléra. Pour la rougeole, il faut vacciner les enfants. Or, on a les vaccins, mais on constate que la couverture vaccinale est toujours basse. Donc, il faut que les mamans amènent les enfants pour qu’ils se fassent vacciner. Donc, voilà, on sait un peu ce qu’il faut faire. Mais je crois que notre rôle, c’est de pouvoir diffuser les messages, c’est de pouvoir sensibiliser la population pour qu’elle puisse adhérer à nos programmes de prévention et de lutte contre ces épidémies.
[En ce qui concerne l’existence ou non d’une enveloppe allouée pour la prévention du Coronavirus en RDC], comme je vous ai dit, il y a un plan de réponse qui vient d’être élaboré. Et je crois qu’il va être validé par le ministère de la Santé dans les prochains jours. Pour le moment, il y a des contributions des partenaires qui permettent au pays de se préparer. Je crois que quand ce plan sera lancé par le ministère, je crois qu’on va essayer de mobiliser les ressources pour cela. En ce qui concerne une enveloppe, je crois que le ministère de la Santé est mieux placé pour pouvoir savoir s’il y a une enveloppe qui est prévue.
Question 7
Venant Vudisa/ RTNC : Merci Mathias. Je m’adresse au Docteur. C’est vrai que ma préoccupation a été déjà traduite par deux de mes confrères dont Marley Lukunga et [N’Kieri] de l’ACP. Mais toutefois, je vais placer un accent particulier sur le sous-équipement du continent africain. C’est vrai qu’il y a deux cas en Algérie et en Egypte. Mais le continent africain doit-il s’inquiéter du sous-équipement de son continent par rapport à la propagation de Coronavirus ?
Responsable du Programmes des urgences à l’OMS RDC [Dr Gervais Folefack] : Merci beaucoup. Oui, vous avez raison. Je crois que la crainte de l’Organisation mondiale de la santé, c’est beaucoup plus en Afrique parce que notre système de santé est faible dans la plupart des pays africains. Alors, quand une épidémie comme celle-ci arrive dans un système de santé faible, vous comprenez bien que déjà pour détecter, ce n’est pas évident parce qu’il faut détecter à temps. Or, souvent, on a des difficultés. Vous avez des épidémies qu’on a dans ce pays, que ça soit l’épidémie d’Ebola du Nord-Kivu actuellement, vous savez, on l’a détectée avec grand retard.
Or, lorsqu’une épidémie est détectée à temps, on essaie de la circonscrire avant qu’elle ne se propage. Mais lorsqu’elle ne se détecte pas à temps, elle a le temps de se propager dans la population et après ça devient très difficile de la contenir. Donc, ça c’est une chose.
La deuxième chose, c’est les conditions de prise en charge. On a des problèmes des ressources. Que ce soit les ressources humaines. C’est vrai, la RDC a un peu l’avantage par rapport à d’autres pays parce qu’avec l’épidémie d’Ebola, on a eu à renforcer les capacités de beaucoup de personnels. Mais c’est toujours difficile [quand bien même] on a renforcé les capacités des personnels, ces mêmes personnels interviennent dans Ebola, dans la rougeole, dans le choléra donc ils sont éparpillés dans plusieurs épidémies. Ça sera donc difficile d’avoir des ressources pour une nouvelle épidémie en RDC actuellement.
Et dans les autres pays africains, c’est un peu les mêmes problèmes. Tantôt ils sont confrontés aux autres épidémies, tantôt ils n’ont pas assez de ressources bien formées pour pouvoir faire face à ces différentes épidémies.
Les ressources matérielles, je crois qu’on a aussi des difficultés à ce niveau, vous savez, nous sommes des pays un peu pauvres, on n’a pas le luxe d’avoir toutes les ressources matérielles en équipement que les autres pays ont. Il y a la solidarité internationale, c’est vrai, mais il faut que les Gouvernements eux-mêmes soient suffisamment forts pour pouvoir répondre à ces épidémies. Mais les pays africains sont en train de se préparer. Ils sont à des niveaux de préparation divers mais on espère que la plupart des pays vont atteindre le niveau de préparation acceptable pour pouvoir détecter tout et faire face à une éventuelle épidémie de maladie à Coronavirus.
Question 8
Charlie Omba/ RTS (Bunia) : La signature du protocole d’accord entre le Gouvernement congolais et les miliciens du FRPI est prévue ce vendredi 28 février selon nos sources. Alors, j’aimerais savoir quel est l’apport de la MONUSCO dans ce processus de paix.
Une autre préoccupation, ces miliciens sont pré-cantonnés avec leurs dépendants notamment des enfants. Quel sera le sort de ces enfants après la signature de cet accord surtout quand on sait que l’une des principales conditions posées par la MONUSCO c’était la libération de ces enfants.
Porte-parole de la MONUSCO par intérim [Mathias Gillmann] : Effectivement, cet accord dont la signature est prévue vendredi, pour la MONUSCO, il représente la meilleure opportunité jamais donnée aux populations du territoire d’Irumu de tourner la page sur plus de 20 années de conflit et d’entrer résolument dans une phase de stabilisation qui les mènera progressivement à la consolidation de la paix et au développement économique et social. Alors les modalités pratiques et les conditions d’intégration au sein des forces de défense et de sécurité résultent des décisions souveraines de l’Etat que la MONUSCO n’est pas mandatée pour soutenir.
En revanche, la MONUSCO a prévu, conformément à son mandat, d’apporter un soutien à la réinsertion communautaire des combattants et de leurs dépendants. La situation des enfants est effectivement centrale. Et dans ce programme de réinsertion communautaire, les jeunes à risque bénéficieront aussi d’un appui psychosocial, de formation de métiers dans les filières identifiées par les bénéficiaires.
Donc, il y a un ensemble de programme de réinsertion communautaire que la MONUSCO va poursuivre aussitôt que l’accord sera dans sa phase de mise en œuvre. Et évidemment, nous souhaitons au processus de paix de l’Ituri une mise en œuvre qui soit rapide au cours de l’année 2020.
Le programme sera également accompagné de notre côté d’un volet dialogue démocratique pour renforcer la cohésion sociale entre les communautés et former les communautés à des mécanismes non violents de résolution des conflits. Le tout pour assurer une paix durable dans la province.
Question 9
Albert Omba/ Numerica TV : Il y’a une préoccupation au niveau du plateau du Sud-Kivu dans le [territoire de] Minembwe et Mikenge. Selon certaines sources, des difficultés qu’éprouvent certaines ONG humanitaires pour acheminer leur matériel vers les déplacés et ils ont mis en cause la MONUSCO qui ne veut pas faciliter leur déplacement. Qu’est-ce que vous pensez de cela ?
Porte-parole de la MONUSCO par intérim [Mathias Gillmann] : Nous sommes approchés tous les jours par des ONG, effectivement pour transporter de l’assistance dans des régions où cette assistance ne cible parfois qu’une communauté en tant que bénéficiaire potentiel.
Nous n’avons pas le moyen d’acheminer l’assistance humanitaire nous-mêmes. Nous référons les ONG au Bureau de la Coordination humanitaire. Et nous faisons tout ce qui est possible pour faciliter l’acheminement de l’assistance humanitaire. Mais nous ne sommes pas en mesure, en l’occurrence dans le cas que vous avez mentionné, de répondre à cette demande. Il est, en revanche, complétement faux que nous ayons demandé de l’argent pour effectuer la livraison de cette assistance humanitaire. Nous ne demandons évidemment pas de l’argent aux Organisations non-gouvernementales mais il est important de comprendre qu’il y a un organisme de coordination des affaires humanitaire (OCHA) qui est chargé d’acheminer l’aide et que la MONUSCO ne peut pas tout faire.
Question 10
Gaius Kowene/ BBC : J’ai deux questions. La première, c’est par rapport à l’OMS. Est-ce que l’OMS a pu récolter plus de fonds pour continuer à lutter contre Ebola parce qu’apparemment il ne reste que dans une seule zone de santé et il n’y a plus assez de fonds. Et la deuxième question, c’est par rapport à l’Ituri. A part Irumu, il y a aussi Djugu où il y a eu beaucoup de faits et des morts ces derniers temps. Est-ce que la MONUSCO pense aussi lancer un processus de dialogue avec les rebelles CODECO, à part les efforts menés avec les chefs des communautés ?
Responsable du Programmes des urgences à l’OMS RDC [Dr Gervais Folefack] : Concernant la maladie à virus Ebola, je crois qu’il y a des signes positifs. Depuis 8 jours, je crois que depuis 8 jours qu’il n’y a pas eu des cas. Mais on ne doit pas dire que l’épidémie est terminée, on continue à travailler sur le terrain. On a fait le dernier plan qu’on appelle SP4.1 qui couvre la période de janvier à juin 2020.
Ce plan a un budget, je crois, de 84 millions de dollars mais pour le moment on a un gap d’environ 40 millions de dollars. On est encore en train de mobiliser les ressources pour couvrir ce gap et on espère le faire.
Porte-parole de la MONUSCO par intérim [Mathias Gillmann] : Je vais aller rapidement sur le CODECO, votre question. Mon collègue militaire a expliqué les patrouilles et le renforcement de la présence de la MONUSCO pour tenter de contrer les attaques qui sont menées depuis Djugu contre des villages. Nous soutenons évidemment toute initiative de dialogue communautaire. Mais en ce qui concerne les groupes armés qui n’ont aucune revendication politique, qui sont uniquement spécialisés dans le banditisme, nous pensons qu’effectivement une pression, et militaire et policière doit s’effectuer. Nous soutenons les FARDC et la PNC dans leurs efforts.
Merci beaucoup à tous et bonne journée.