« J’ai été atteinte du virus Ebola et j’ai guérie », raconte Ruth qui a survécu à la deuxième épidémie d’Ebola la plus meurtrière de l’histoire. La jeune femme a commencé à sentir les premiers signes de la maladie à virus Ebola au mois de décembre 2018 et s’est immédiatement dirigée vers les équipes médicales spécialisées.
« Il fallait que je sorte vivante »
En arrivant au centre de traitement Ebola de Butembo, les analyses de sang ont confirmé que Ruth était atteinte de la maladie à virus Ebola. « J’étais persuadée que j’allais mourir », avoue Ruth qui ne connaissait pas grand-chose de la maladie à l’époque. Ses proches, mal informés eux-aussi, l’avaient prévenue qu’elle allait mourir si elle mettait les pieds au centre de traitement Ebola.
« C’était effrayant mais je me suis battue avec l’aide des psychologues », explique Ruth en avouant qu’elle n’aurait pas réussi à guérir sans l’assistance des psychologues et agents psychosociaux. « Ils m’ont dit que j’allais pouvoir guérir et que je n’avais rien à craindre », se rappelle Ruth qui a été soutenue au quotidien. « J’ai guéri », explique fièrement la jeune femme qui a immédiatement décidé de venir – à son tour – en aide à des personnes affectées par la maladie.
C’est tout naturellement qu’elle a commencé à s’occuper des nourrissons et des très jeunes enfants dans la crèche mise en place par l’UNICEF à côté du centre de traitement Ebola. « Je garde maintenant des enfants qui sont séparés de leur maman car elles sont atteintes du virus », poursuit Ruth en tenant la petite Nelie dans ses bras.
« Ce ne sont que des enfants »
Alors qu’elle n’a que 4 mois, Nelie a été séparée de sa maman qui est prise en charge au centre de traitement voisin. En tant que berceuse, Ruth offre une figure d’attache vitale aux enfants comme Nelie qui, malgré les circonstances, ont toujours besoin d’autant de câlins, d’amour et de soins que n’importe quel autre bébé. Les parents, qui savent que leurs enfants se trouvent entre de bonnes mains, peuvent ainsi se focaliser sur leur traitement.
Pour les enfants dont les parents sont décédés, les besoins sont à plus long terme. Les intervenants psychosociaux s'efforcent de placer les enfants chez des proches ou dans des familles d'accueil. Il y a quelques mois, Ruth s’était occupée d’une petite fille qui avait perdu sa maman. Durant des semaines, la jeune femme s’est assurée que Christ Vie ne manquait de rien en attendant que la famille vienne reprendre la petite fille pour s’occuper d’elle.
Depuis le début de l'épidémie d'Ebola à l'est de la République Démocratique du Congo, plus de 8.000 enfants orphelins ou séparés par la maladie ont été pris en charge par l'UNICEF.