ONU-Habitat, à travers ses actions pour la justice foncière, refuse que cette journée se réduise à une simple formalité. L’accès des femmes à la propriété, aux ressources et aux décisions qui façonnent l’avenir est une condition essentielle pour une égalité réelle. Le pagne ne suffit pas. Il est temps d’exiger plus qu’un symbole : des droits, du respect et une justice effective.
La femme vit dans une société qui l’écrase, qui la méprise, qui la considère comme un accessoire, un ventre, une domestique, une éternelle mineure. Une société où son intelligence est suspecte, son ambition est une menace, son succès est une anomalie. Une société où elle donne la vie mais n’a même pas le droit de décider de son propre corps, où elle travaille autant qu’un homme mais touche un salaire inférieur.
Ici, quand son mari meurt, on la dépouille. On la chasse de la maison qu’elle a construite, des terres qu’elle a cultivées, des biens qu’elle a accumulés avec lui. Parce qu’elle n’est pas une propriétaire, juste une tolérée. Parce que le système veut qu’elle ne possède rien, qu’elle ne laisse aucune trace, qu’elle soit toujours dépendante de l’autre.
Dans ce pays, posséder une terre, c’est posséder un avenir. C’est pouvoir cultiver, entreprendre, transmettre un héritage à ses enfants. Mais combien de femmes en ont réellement le droit ?
Les conflits fonciers sont un champ de bataille silencieux où les femmes sont les premières victimes. Quand leur mari meurt, elles sont expulsées, car elles ne sont pas reconnues comme propriétaires.
Le véritable pouvoir, il est là : la terre. Sans terre, pas d’indépendance. Sans terre, pas de sécurité. Sans terre, pas d’avenir.
On la laisse cultiver, mais on ne lui donne aucun droit dessus. On lui refuse des titres fonciers, on la vole à la première occasion. On lui dit qu’elle doit être "soutenue" par un homme pour posséder un bien, comme si elle était une enfant incapable de gérer ses propres affaires.
ONU-Habitat, avec le projet Programme d’appui à la mise en œuvre de la réforme foncière pour la sécurisation des investissements verts, la gestion durable des forêts et la paix sociale en RDC (PARF 2), refuse cette injustice. Il n’y aura pas d’égalité sans justice foncière. Il n’y aura pas de liberté tant que la femme ne pourra pas posséder une terre à son nom, tant qu’elle sera dépendante du bon vouloir des hommes, tant qu’elle devra mendier ce qui lui revient de droit.
Les programmes existent. Les réformes sont possibles. Mais rien ne changera si la femme continue à se draper d’un pagne au lieu de revendiquer son droit à la terre, à la richesse, à l’autonomie.
Lorsqu’il est question d’égalité des sexes, certains perçoivent cela comme une menace, comme une tentative de les détrôner, de les humilier ou de les castrer symboliquement. Pourtant, revendiquer l’égalité ne signifie pas prendre la place de l’autre, mais bien reconquérir la sienne. Il s’agit d’avoir les mêmes droits, d’accéder aux mêmes ressources, de bénéficier des mêmes opportunités et d’être protégés de manière équitable.
C’est maintenant qu’il faut briser les chaînes. Pas demain, pas plus tard, pas dans une autre vie. Maintenant !