Survivante de violence sexuelle Sofia devient entrepreneure après sa réinsertion
Les années de guerre persistante en RDC ont occasionné un nouveau phénomène ciblant la femme : le viol ! Nous soutenons les survivantes à reprendre confiance
On pensait qu’ils voulaient acheter nos bananes. Deux militaires nous avaient pris, mon amie et moi, puis nous ont violées. Après cette agression, je n’ai pas su vers qui me tourner. Ils ont profité de notre faiblesse pour commettre leur crime, allant jusqu’à faire de moi une fille mère », a déclaré Sophia dans l’atelier de fabrication des foyers améliorés.
Sophia a accouché à l’âge de 16 ans alors qu’elle était encore mineure et ne fréquentait pas l’école. Elle vendait des bananes devant la maison de ses parents. Le jour du forfait, elle revenait du marché avec son amie pour s’approvisionner, lorsqu’elles rencontrent les militaires qui les ont interpellés prétextant vouloir acheter des bananes.
Je ne suis pas allée à l’hôpital jusqu’au jour où ma mère avait constaté que j‘étais enceinte. J’ai abandonné mon petit commerce. Après l’accouchement, je n’avais toujours pas repris avec la vente des bananes parce que je ne voulais plus revivre cette scène. Je n’avais aucune source de revenus. J’avais de difficultés pour prendre en charge mon enfant ».
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet de la réinsertion socio-économique des filles mères, des bénéficiaires de la chirurgie réparatrice des fistules et des survivantes des violences basées sur le Genre (VBG), UNFPA a grâce au financement de la Suède, appuyé en 2022, la division provinciale du genre et famille pour la formation de 20 filles mères dans la ville de Kindu à travers la maison de la femme.
J’avais suivi un communiqué à la radio que la maison de la femme inscrivait des filles mères sans emploi pour une formation en coupe couture, tissage des paniers et fabrication de foyer amélioré. J’étais retenue pour cette cohorte de la formation et j’ai choisi la fabrication de foyer amélioré. Aujourd’hui, j’ai appris un métier dans ma vie et j’en suis très fière ».
Un mois après l’encadrement, Sophia s’est engagée dans l'entrepreneuriat en travaillant en équipe avec deux de ses collègues de formation. Elles ont installé leur atelier au sein de la maison de la femme. Leurs clients viennent acheter dans leur atelier. Mais, parfois elles font également la vente ambulante et des expositions au marché.
Nous faisons de bonnes recettes. Ma vie a changé. Au début, je devais quémander pour vivre. Aujourd’hui, je me prends en charge et je sais subvenir au besoin de mon enfant. Merci à UNFPA pour m’avoir donné cette occasion de bénéficier de cette formation gratuitement. Mes parents sont vivants, ils ne veulent plus m’aider comme ils les font avec mes petits frères et sœurs. Ce travail m’a redonné la joie de vivre car je me prends moi-même en charge et je suis autonome. »
La maison de la femme de Kindu, un espace où se crée l’espoir
Depuis 2005, UNFPA apporte son appui à la maison de la femme de Kindu tenu par du ministère provinciale du Genre, Famille et Enfant. Mme Fatouma Dale Geneviève, Chef de division Genre, Famille et enfant et Directrice à la maison de la femme, précise que la maison de la femme de Kindu est un cadre de concertation pour la formation des femmes toutes catégories confondues, le renforcement des capacités de vulnérables et la réinsertion économique. Maison de la femme travaille en collaboration avec l’équipe de la réparation de fistule dans l’identification et l’orientation des survivantes de la fistule et l’accompagnement dans la réinsertion socio-économique.
En juin 2022, Cinq machines à coudre, une machine de broderie et deux ordinateurs pour la base des données, ont été remis à la maison de la femme du Maniema pour l’encadrement des femmes vulnérables dans le cadre de leur réinsertion socio-économique en vue de transformer leurs vies.
En dehors de l’appui institutionnel, UNFPA a réhabilité de la maison de la femme en vue d’améliorer leur condition de travail.