L’histoire de Mbuyi, guéri de la malnutrition

« Ndundu, Tshikapa, Kananga », raconte Jeannette en pensant à la longue route qu’elle a parcouru avec ses enfants il y a quelques mois. A la fin de l’année 2018, Jeannette a été obligée de quitter l’Angola comme plus de 300.000 citoyens de la République Démocratique du Congo (RDC) car elle ne disposait pas de documents lui permettant de rester sur le territoire angolais.

La petite famille, qui vivait depuis de nombreuses années en Angola, a parcouru plus de 300 kilomètres pour rejoindre des proches à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï-Occidental. La maman n’avait rien pu emporter de son ancienne vie et a été livrée à elle-même pour s’occuper de ses jumeaux Mbuyi et Kanku, âgés de 2 ans.

Durant un mois, Jeannette, Mbuyi et Kanku dormaient au bord des routes, dans les marchés ou les églises et se nourrissaient de pain. Parfois, des personnes de bonne volonté leur venaient en aide mais cela ne suffisait pas : Mbuyi devenait de plus en plus faible. Au fil des kilomètres parcourus à pied, le petit garçon s’affaiblissait et lorsqu’ils sont finalement arrivés à Kananga, Mbuyi n’avait plus aucun appétit.

Jeannette était désemparée par l’état de santé de son fils et ne savait pas quoi faire, faute de moyens. Des relais communautaires ont alors identifié la famille nouvellement arrivée et ont orienté Jeannette vers un centre de santé spécialisé en nutrition soutenu par l’UNICEF. Les équipes ont rapidement pris en charge le petit Mbuyi qui souffrait de malnutrition aiguë sévère avec complications.

Après quelques jours de traitement, l’état de santé de Mbuyi a commencé à s’améliorer. « Je craignais de perdre mon fils », avoue Jeannette, soulagée de voir son enfant en meilleure santé. Au cours de ces deux dernières années, plus de 40.000 enfants comme Mbuyi ont été soignés grâce au soutien de DFID à travers la province du Kasaï-Occidental.

Aujourd’hui, Jeannette est de retour à la maison avec Mbuyi. « Plus jamais la malnutrition », déclare fermement la mère de famille qui a décidé de sensibiliser les membres de sa communauté sur les bonnes pratiques nutritionnelles, les pratiques familiales essentielles. « Allaitement maternel, consommation des aliments locaux, hygiène et jardins parcellaires », récite Jeannette bien déterminée à lutter contre la malnutrition.