L’engagement des conducteurs de mototaxis permet une meilleure prévention au sein des communautés frappées par l’épidémie.
« Ebola ne passera pas par nous », affirme fermement Benjamin Yabatsi, un conducteur de moto-taxi engagé dans la lutte contre la maladie à virus Ebola. Dans la ville de Goma à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), près de 32.000 mototaxis transportent en moyenne un demi-million de personnes chaque jour. « Nous sommes en contact constant avec des personnes inconnues qui ont peut-être le virus Ebola », déclare Benjamin qui sillonne les rues de Goma depuis plus de 24 ans.
En tant que vice-président d’une association de motard, Benjamin consacre plusieurs heures par jour pour informer les membres de son association sur la maladie, son mode de transmission, les mesures d’hygiène à respecter et l’attitude à avoir en cas de suspicion d’un cas de maladie. Depuis le mois d’août 2018, la RDC fait face à la deuxième plus importante épidémie d’Ebola dans l'histoire du virus. « Ebola n'épargne personne », poursuit Benjamin, conscient de la gravité de la situation. « Médecins, enfants, intellectuels, agriculteurs, ouvriers et cadres peuvent tous l'attraper ».
Afin d’informer le plus grand nombre de personnes sur la maladie, l’UNICEF forme les leaders des associations de motards et fourni du matériel de sensibilisation pour qu’ils puissent relayer le message auprès de leurs pairs.
Près de 4.000 conducteurs de moto ont déjà été sensibilisés dans la ville de Goma. « Assurez-vous d'observer les signes avant de transporter quelqu’un », explique Muzuri Ndagamo, un autre conducteur de mototaxi. « Même si les premiers symptômes sont très proches d'autres maladies, vous devez refuser de transporter le suspect et l'orienter vers les structures médicales les plus proches », insiste Muzuri.
« Ebola est une maladie qui s'est répandue dans notre province et qui a déjà tué plus de 2.000 personnes », conclut Muzuri en exhortant les autres conducteurs de mototaxis de le rejoindre dans la lutte contre Ebola.