Cette nouvelle phase va également contribuer à réduire de façon significative la prévalence de la malnutrition chronique chez les enfants de moins de cinq ans dans cette province d’ici 2025.
Selon la MICS 2018, le taux de malnutrition chronique s’élève à 48 % au Sud Kivu largement au-delà du seuil critique de 30% et représente près de 700.000 enfants de moins de 5 ans. Kalehe est parmi les territoires les plus affectés par la malnutrition chronique, particulièrement les zones de santé de Bunyakiri et Minova, avec des prévalences, respectivement de 66,4 % et 51%, selon les résultats de l’enquête d’évaluation du projet DDC phase 2, d’août 2021.
Ce projet est mis en œuvre conjointement par l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), le Programme Alimentaire Mondial (WFP) et le Fonds des Nations pour l’Enfance (UNICEF), en collaboration avec les Ministères de la Santé publique, Hygiène et Prévention, de l’Agriculture et du Plan, ainsi que les organisations non-gouvernementales internationales et locales.
« Dans le cadre de ce projet, l’intervention de la FAO a pour objectif essentiel d’accompagner les femmes enceintes et allaitantes à améliorer l’accès aux aliments diversifiés de haute valeur nutritive à travers la production de cultures bio fortifiés, le développement du petit élevage et la promotion d’activités génératrices de revenus » a déclaré Aristide Ongone Obame, Représentant de la FAO en RDC.
La troisième phase va permettre d’améliorer :
- Les pratiques d’alimentation adéquates des enfants de 0 à 23 mois, des femmes enceintes et allaitantes dans 80% des ménages dans les zones d’intervention ;
- L’accès aux services de santé primaire, sexuelle et reproductive pour 70% des femmes en âge de procréer (les adolescentes, les femmes enceintes et allaitantes) ;
- L’accès de 30% de la population à l’eau potable, aux latrines hygiéniques et qui adoptent des pratiques adéquates d’hygiène ;
- L’accès à une alimentation suffisante diversifiée et riche en micronutriments pour 80% des ménages avec des enfants de moins de 23 mois et les femmes enceintes et allaitantes ;
- La coordination multisectorielle efficace à tous les niveaux.
« Le Programme Alimentaire Mondial s’appuiera sur les succès des phases précédentes pour continuer à prévenir et traiter la malnutrition », a déclaré Peter Musoko, Représentant du Programme Alimentaire Mondial en RDC. « L’intervention mettra également un accent particulier sur la communication pour le changement de comportement, où les collectivités seront encouragées à adopter des pratiques alimentaires saines. »
«Cette troisième phase permettra à l’UNICEF de fournir un accès au traitement aux enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aigüe sévères et appuyer les interventions de prévention de la malnutrition, à savoir, la promotion de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, la fourniture de compléments alimentaires pour enrichir les régimes alimentaires des enfants de 6 à 23 mois, le renforcement des structures communautaires pour une sensibilisation des hommes et des femmes aux questions de nutrition et d’alimentation optimales et l’amélioration de l’accès des ménages à une eau potable et à l’assainissement », a déclaré Katya Marino, Représentante AI de l’UNICEF en RDC.
L’UNICEF va également renforcer les capacités des structures sanitaires en leur apportant la formation, les outils, les intrants pour le traitement et l’amélioration des infrastructures d’eau et assainissement.
Pour rappel, lors de la deuxième phase du projet, des tendances positives ont été observées à travers différents indicateurs. L’enquête SMART réalisée en août 2021 dans les deux zones de santé, a permis de mieux apprécier les effets des interventions à haut impact exécutées lors de cette phase, notamment :
- Une augmentation de 10% de la proportion d’enfants de 6 à 23 mois recevant une alimentation de complément adéquate ;
- 23.580 enfants de 6-59 mois et 3.979 femmes enceintes et allaitantes pris en charge contre la malnutrition aigüe ;
- 3.128 enfants de 6 à 59 mois et 3.735 femmes enceintes et femmes allaitantes ont bénéficié de la supplémentation en aliments nutritifs ;
- Au moins 40.000 personnes ont eu accès à l’eau potable et 5.400 élèves ont bénéficié d’un environnement scolaire assaini ;
- 5.156 ménages des FEFA ont bénéficié des semences bio fortifiées et d’un accompagnement agropastoral sensible à la nutrition pour l’amélioration de la disponibilité et l’accès aux aliments diversifiés de haute valeur nutritive en faveur des enfants et des femmes en âge de procréer.
Cette phase permettra au WFP de contribuer à l’augmentation de l’accès à une alimentation nutritive et diversifiée des femmes enceintes et allaitantes et des enfants de moins de 6-59 mois d’ici 2025 tout en améliorant leur état nutritionnel et leur santé. Les actions à mettre en place seront :
- la prise en charge des femmes enceintes et allaitantes et les enfants de 6-59 mois malnutris aigue modérés dans les UNS, la prise en charge alimentaire des accompagnants d’enfants MAS en UNTI ;
- la supplémentation en aliments nutritifs de 6015 femmes enceintes et allaitantes et 10 666 enfants de 6-23 à Bunyakiri et Minova ;
C'est pour consolider tous ces acquis et maintenir la bonne dynamique observée dans l'amélioration des conditions de vie de population des territoires ciblées dans la province du Sud-Kivu que la troisième phase est lancée.