Des millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence dans l’est de la RDC
Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR, Boris Cheshirkov, lors de la conférence de presse du 10 septembre 2021 à Genève.
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est préoccupé par les violences commises par des groupes armés contre les civils dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), qui continuent de coûter des vies et de chasser les gens de chez eux.
Le HCR et ses partenaires ont recensé plus de 1200 décès de civils et 1100 viols cette année dans les deux provinces les plus touchées, le Nord-Kivu et l’Ituri. Le HCR a enregistré 25 000 violations des droits humains cette année. Au total, plus d’un million de Congolais ont été déplacés dans l’est du pays en 2021.
Les déplacements à répétition exercent une pression considérable sur les personnes contraintes de fuir et sur les familles hôtes qui ont accueilli 94% de la population déplacée de force en RDC. Les familles d’accueil ont fait preuve d’une grande générosité à l’égard de leurs compatriotes, mais elles sont épuisées et ont besoin de soutien pour continuer à jouer leur rôle de premiers secours.
Les conditions de vie difficiles et le manque de nourriture déclenchent souvent un retour prématuré des personnes déplacées vers leur lieu d’origine, ce qui les expose davantage aux abus et à la violence. Les personnes de retour chez elles représentent 65% des victimes de violations graves des droits humains enregistrées par le HCR et ses partenaires.
Les attaques attribuées au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF) ont gagné en brutalité depuis fin 2020, et la fréquence des meurtres de civils n’a pas fléchi malgré l’état de siège déclaré début mai 2021 pour contrer les activités de ces groupes armés. Le 3 septembre, des hommes armés identifiés comme étant des membres des ADF ont fait irruption dans un village du territoire d’Irumu. Ils ont tué 15 civils, incendié 10 maisons et enlevé deux femmes.
Le 6 septembre, un groupe armé ont violé 10 femmes déplacées dans le territoire de Djugu, dans la province d’Ituri. Le HCR et ses partenaires ont emmené ces femmes à l’hôpital le plus proche où elles ont reçu un soutien psychosocial et médical.
Suite à l’instauration de l’état de siège, les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont désormais dirigées par des gouvernements militaires. L’armée congolaise a intensifié ses opérations et les tribunaux militaires ont remplacé les tribunaux civils. Certains groupes armés, voyant leur territoire se réduire, ont capitulé. D’autres ripostent aux opérations militaires par des représailles contre les villages et les individus qu’ils perçoivent comme des soutiens du gouvernement. Malgré les efforts du gouvernement visant à réduire les abus des groupes armés, nos équipes recueillent des récits horrifiants de violences sexuelles, d’extorsions et de pillages.
Le HCR réitère son appel en faveur de mesures urgentes pour protéger les civils. Nous soutenons les autorités locales et les groupes de la société civile qui réagissent de manière répétée aux déplacements forcés récurrents et continuent à fournir une aide vitale, un soutien psychosocial et d’autres formes de soutien aux personnes dans le besoin.
Le financement de la réponse à cette crise humanitaire reste extrêmement faible. Le HCR n’est en mesure d’assister qu’une petite fraction de la population en situation d’urgence.
Le HCR appelle la communauté internationale à davantage de soutien. À moins de quatre mois de la fin de l’année, nous n’avons reçu que 51% des 205 millions de dollars requis en 2021 pour les opérations en RDC.