L’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le gouvernement congolais s’engagent à asseoir le développement d’une économie verte et inclusive.
Les experts du gouvernement, de la société civile, des Centres de recherches scientifiques et Universitaires, des bailleurs de fonds, d’associations d’agriculteurs s’engagent à doter la RDC d’une stratégie pour la promotion de la culture du bambou. C’était à l’occasion d’une journée d’information et d’échanges sur les opportunités de la culture du bambou organisée, en fin décembre 2017, par les ministères de l’Agriculture, de l’Environnement et Développement Durable, du Développement Rural en partenariat avec la FAO.
Le bambou : une culture d’avenir
Considéré depuis quelques années comme l’une des plus prometteuses plantes pour l’Afrique le bambou dispose de nombreuses spécificités. Outre sa capacité de croissance et de repousse, le bambou est utilisé tant pour la protection des ressources naturelles, la conservation et régénération des sols que pour la lutte contre la pauvreté et le changement climatique, sans la moindre intervention de l’homme. Dans le cadre des puits carbone, pour limiter le réchauffement climatique, le bambou absorbe beaucoup plus de CO2 que les arbres.
En effet, le bambou dispose de plusieurs vertus et plusieurs usages. Pour les Chinois il a plus de 1,000 usages. En construction, il est utilisé pour les échafaudages, les toits, les murs, les parquets, les chaises, les bancs, les lits, les clôtures, les ponts… et aussi les canalisations d’eau, comme gouttière pour la collecte d’eau de pluie et flexible pour puiser de l’eau dans les puits. Il est plus dur que l’acier et ne se casse pas. C’est ainsi que dans certains pays le bambou est converti en cadre de vélo. On en fait des ustensiles de cuisine telles que fourchette, tasse, etc et on s’en sert comme casserole. En alimentation, on le consomme sous forme de pousses, de boissons, de médicaments. Il est aussi utilisé dans la lutte anti érosive au bord des rivières et de collines. Au village on peut fabriquer de briquettes de charbon avec du bambou pour lutter contre la dégradation des ressources ligneuses.
Un Programme national pour développer la résilience basée sur des moyens d’existence durables
La RDC est actuellement confrontée à plusieurs défis environnementaux appelant des réflexions pour dénicher des pratiques innovantes d‘exploitation des multiples potentialités qu’elle regorge. Ceux-ci serviraient pour la reconstitution et le maintien du capital forestier en vue de lutter contre les effets de changement climatique ; pour la reconstitution et le maintien de la couverture du sol en vue de lutter contre la dégradation du sol et les érosions ; pour la protection et l’utilisation durable des essences forestières menacées par la production des bois d’œuvre et pour l’exploitation durable de ses ressources forestières. Ainsi, la promotion de la culture du bambou et son Programme national s’inscrivent dans ces pratiques innovantes pour créer de la résilience face à l’action anthropique et pour lever les défis environnementaux.
Le bambou présente donc des intérêts pour tout le monde tant au niveau global, national que local affirme le Représentant de la FAO. « Il va du changement climatique à la gestion des ressources naturelles à l’amélioration du revenu et de la qualité de la vie au quotidien », a-t-il précisé. La promotion de cette culture n’est qu’une question de volonté d’autant plus que l’idée, les terres, la plante, la loi et un marché énorme sont déjà en place, a renchérit Monsieur Alexis Bonte.
Le Ministre de l’Agriculture s’est réjouit de la mise en place, depuis 2016 par son ministère, du Programme National Bambou. Celui-ci vise l’amélioration des revenus des ménages agricoles et la préservation de la forêt. Il a plaidé pour que les autres partenaires intéressés par cette culture viennent se joindre aux efforts déjà consentis par le Gouvernement et la FAO.
Pour le ministre du Développement Rural, le Programme national bambou est une opportunité en or pour le développement des milieux ruraux et péri urbains. Il a émis les veux de voir le bambou être transformé dans l’arrière-pays afin que les plus-values restent dans les milieux ruraux. Il s’est engagé à assurer l’animation et la vulgarisation sur les vertus du bambou auprès des populations rurales.
Au vu de multiples vertus du bambou le Ministre de l’Environnement et Développement Durable a demandé aux parties prenantes de promouvoir sa culture à travers le pays. Pour Son Excellence Monsieur Amy Ambatobe Nyongolo il faut saisir cette opportunité pour faire de cette essence forestière un levier pour lever les défis environnementaux nationaux et internationaux à travers un Programme national de culture de bambou (PNB).
A cette occasion les parties prenantes se sont, à leur tour, engagées à élaborer une feuille de route qui inscrit en 2018 l’exploitation du bambou dans le cadre du développement d’une économie verte et inclusive. Un appel a été lancé aux différents partenaires soucieux d’améliorer les conditions des populations rurales d’investir dans la culture du bambou. Car investir dans le bambou c’est contribuer aux efforts consentis par la communauté internationale en termes de développement résilient basé sur des moyens d’existence durables.