Réduction des risques causés par les restes explosifs de guerres pour les populations affectées à l’Est de la RDC

Contribuer à la protection des civils en République démocratique du Congo en réduisant la menace explosive causée par les mines et restes explosifs de guerre, c’est l'un des objectifs d'un projet du Service de Lutte Antimines des Nations Unies (UNMAS) financé cette année par le Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires (CERF)

La contribution de CERF aux activités de l'UNMAS en 2018 permettra d'apporter une aide aux zones fortement sous-financées où le besoin de secours humanitaire est crucial. D'un montant de 550 000 dollars américains, ce fond permettra à l'UNMAS de mener des enquêtes non techniques pour identifier les zones potentiellement contaminées; sensibiliser les déplacés internes, les réfugiés et les populations hôtes à un comportement approprié vis-à-vis des engins explosifs grâce à l'éducation aux risques des mines et restes explosifs de guerre; et réduire la menace que représentent ces engins explosifs en procédant au déminage ad hoc des zones contaminées. Ceci facilitera le retour volontaire et en toute sécurité des déplacés et réfugiés ainsi que la libre circulation des personnes. Ce projet facilitera également la fourniture de l'aide humanitaire, la promotion d'un environnement sûr pour le déploiement et la circulation du personnel humanitaire.

Il sied de noter que suite aux nombreux affrontements entre groupes armés et forces armées régulières, ainsi qu'entre groupes ethniques, les provinces d'Ituri, du Sud-Kivu et du Tanganyika ont été particulièrement touchées par les déplacements massifs des populations, la dégradation des infrastructures de base, les attaques contre les écoles et la contamination des mines et restes explosifs de guerre. Ensemble, ces trois provinces comptent plus de 1 671 000 personnes déplacées internes qui sont souvent mal informées des risques de sécurité lors de leur déplacement ou de leur relocalisation temporaire, ainsi que de la menace que représentent les engins explosifs et les risques associés auxquels ils sont confrontés. Cependant, le financement et l'aide humanitaire disponibles pour ces provinces demeurent insuffisants pour refléter les besoins. De janvier 2016 à décembre 2017, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo a enregistré 218 zones dangereuses contaminées par des mines et des restes explosifs identifiés en Ituri, au Sud-Kivu et dans la province du Tanganyika.

Ce projet s’inscrit également dans le cadre de la stratégie globale 2013-2018 des Nations Unies sur le plan de la lutte antimines (UNMAS), du plan stratégique 2017-2019 de la Lutte Antimines en République Démocratique du Congo et du plan de Réponse Humanitaire, en contribuant à l'objectif stratégique (OS2.1) par la mise en place de mesures préventives pour réduire les risques de violations envers les hommes et les femmes en favorisant un environnement protecteur.

170 000 personnes (femmes, filles, hommes et garçons) vivant dans les territoires des provinces de l’Ituri (territoire d’Irumu), Tanganyika (territoire de Kalehe) et Sud Kivu (territoires de Kalemie et Kongolo) affectées par les conflits en cours, bénéficieront directement de ce projet par la voie de sensibilisation radio, SMS ou face à face dans le cadre des sessions d’éducation aux risques liés aux restes explosifs de guerre.

Le CERF s’est constitué comme fonds d'intervention d'urgence mondial de l'ONU pour fournir rapidement des fonds aux intervenants humanitaires et apporter un meilleur équilibre à l'aide d'urgence. Douze ans plus tard, le CERF a acquis sa place dans l'écosystème humanitaire actuel comme l'un des moyens les plus efficaces de fournir une assistance urgente, notamment des fournitures, des services de base et une protection à des millions de personnes dans le besoin.