À cette occasion, le Coordonnateur humanitaire, M. David McLachlan-Karr, appelle à la mobilisation de tous les acteurs afin de continuer cette lutte pour que les femmes et les filles, où qu’elles soient en République démocratique du Congo (RDC), se sentent en sécurité.
Au premier semestre 2020, le nombre de cas déclarés de violences basées sur le genre (VBG) a significativement augmenté de 57 %, avec 26 908 cas contre 17 105 à la même période en 2019. Ces chiffres sont sans doute bien en deçà de la réalité, car beaucoup de cas ne font pas l’objet de dénonciation. Ces violences, qui prennent plusieurs formes, vont des violences sexuelles, au mariage d’enfants, en passant par les violences psychologiques.
Parmi les provinces les plus touchées, le Nord-Kivu, avec 10 909 cas arrive en tête, suivie du Sud-Kivu, 3 365 cas et de l’Ituri 2478 cas. La détérioration de la situation sécuritaire et les relations de pouvoir inégales entre hommes et femmes au sein de la société en RDC, exacerbées par les mesures de prévention pour faire face au COVID-19 ont contribué à l’intensification des cas des violences basées sur le genre au pays.
« Je suis très préoccupé par la dégradation de la situation de ces milliers de femmes et filles congolaises qui continuent à subir toutes formes de violences. Ceci est inacceptable. Les violences, d’où qu’elles viennent, doivent cesser et les survivantes doivent pouvoir accéder aux soins de santé adéquats, à une assistance psychosociale, à un accompagnement juridique et judiciaire, ainsi qu’à la réinsertion socio-économique ou scolaire » a déclaré M. McLachlan-Karr.
De ce point de vue, les chiffres de la prise en charge au niveau national sont très faibles. Ainsi, au cours du premier semestre 2020, 25 pour cent des survivantes de VBG ont disposé d’une prise en charge médicale, 5 pour cent d’une assistance psychosociale, 15 pour cent d’une assistance juridique et seulement 0,5 pour cent ont pu bénéficier d’une réinsertion socioéconomique.
Pour lutter contre ce fléau dont les conséquences sont désastreuses, autant pour les survivantes que pour leurs familles, le Gouvernement congolais, avec l’appui des partenaires humanitaires, a mis en place une ligne verte qui permet aux survivantes de violences sexuelles et d’autres formes de violences de dénoncer en toute sécurité et dans le respect de leur dignité, les crimes qu’elles ont subi. Par ailleurs, la communauté humanitaire dans son ensemble opère une politique de tolérance zéro face à toute sorte d’abus et d’exploitation envers les bénéficiaires avec lesquels elle travaille à alléger les souffrances au quotidien et des enquêtes sont en cours pour punir les auteurs de ces actes.
Le 10 décembre, qui marque la fin de la campagne, ne signe pas la fin de la lutte contre les violences faites aux femmes. Il s’agira de continuer ce travail que nous menons depuis des années, pour la prise en charge des survivantes de violences basées sur le genre, mais aussi pour sensibiliser et mettre en place des mécanismes de protection afin d’éradiquer ces crimes.