Du 03 au 08 juillet 2019 s'est déroulée la deuxième phase de la plus grande campagne de vaccination orale contre le choléra dans 15 zones de santé appartenant aux quatre provinces du centre de la République Démocratique du Congo (le Kasaï, le Kasaï Oriental, le Lomami et le Sankuru). L’administration de la deuxième dose de vaccin contribue à une immunité durable contre le choléra, ciblant un total de 1,235,972 personnes de 1 an et plus. Cinq jours de vaccination avec la stratégie de porte-à-porte pendant lesquels 2,632 vaccinateurs (essentiellement recrutés au sein de la communauté) seront chargés d’administrer le vaccin oral contre le choléra (OCV), remplir les informations sur la carte de vaccination, la fiche de pointage et faire un rapport de synthèse journalière du travail de ces équipes.
Dans le même temps, 583 mobilisateurs sociaux ont été choisis en raison d’un mobilisateur pour 3 équipes en milieu urbain et 2 en milieu rural. Ils seront chargés de sensibiliser la population sur le passage des vaccinateurs à leur domicile, en utilisant les mégaphones pour renforcer la mobilisation, particulièrement en début de soirée. Organisée par le Ministère de la Santé avec l’appui technique, logistique et financier de l’OMS, de Gavi, l’Alliance du vaccin et du Groupe de travail mondial sur la lutte contre le choléra (GTFCC), cette campagne est la deuxième du genre dans cette région du centre de la RDC. Le premier passage qui a eu lieu en fin décembre 2018, a permis de vacciner 1,224,331 personnes âgées de plus d’un an. Cette vaccination contre le choléra a pour objectif de juguler une épidémie meurtrière qui avait fait, dans les 5 provinces concernées de la région du Kasaï, un total cumulé de 9,154 cas présumés avec 458 décès (taux de létalité : 5%) entre janvier et décembre 2018.
"Cette campagne de vaccination anticholérique marque l’intensification de notre riposte en RDC", a indiqué le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, “l’OMS et nos partenaires travaillent avec les autorités nationales pour développer cette campagne qui s’ajoute à plusieurs interventions introduites depuis le début de l’épidémie cholérique, y compris l’assainissement et le contrôle de la qualité de l’eau des sources aménagées dans les zones touchées, dont beaucoup sont faiblement couvertes par l’adduction en eau potable."
A l’heure actuelle, cette campagne préventive, pour laquelle 1,235,972 doses de vaccins oraux sont prévues, permettra de couvrir toutes les zones à risque de cette région centrale du pays avec la deuxième dose. Les doses de vaccins ont été fournies à partir du stock mondial de vaccins anticholériques financé par Gavi, l’Alliance du vaccin.
“Cette nouvelle campagne de vaccination va jouer un rôle crucial pour maîtriser cette épidémie de choléra", a déclaré le Dr Seth Berkley, directeur exécutif de Gavi. "La RDC connaît actuellement une conjonction sans précédent d'épidémies mortelles, avec notamment les épidémies d'Ebola et de rougeole qui génèrent également une misère indescriptible à travers tout le pays. Il faut absolument continuer à soutenir l'effort mondial de lutte contre ces épidémies : il n’est pas possible de laisser se poursuivre ces souffrances."
En 2018, la République Démocratique du Congo a notifié un total cumulé de 29,304 cas suspects de choléra, avec plus de 930 décès (létalité : 3,17%). Du début de l’année 2019 à la semaine épidémiologique 23 (du 03 au 09 juin), au moins 12,247 cas suspects de choléra dont 279 décès (létalité 2,2%) ont déjà été notifiés dans 137 zones de santé appartenant à 20 des 26 provinces de la RDC. Le choléra est une maladie infectieuse fortement contagieuse, qui se transmet via une eau ou une alimentation contaminée. Elle provoque une diarrhée et une déshydratation brutales qui doivent être rapidement traitées pour éviter le décès de la personne infectée en quelques heures, et la propagation de la maladie à large échelle dans un environnement à risque.
‘"La tenue de cette campagne de vaccination anticholérique dans les quatre provinces du centre de la RDC est cruciale pour éviter que la maladie ne s’installe dans la durée dans les zones ciblées de Kasaï, Lomami et Sankuru. Les vaccinateurs ont l’objectif d’aller de porte-à-porte, y compris dans les zones reculées pour administrer cette deuxième dose, vitale pour conférer davantage une protection de longue durée contre le choléra," souligne le Dr Deo Nshimirimana, Représentant ad intérim de l’OMS en République Démocratique du Congo. Il ajoute : "en recevant ce vaccin anticholérique oral, il est aussi essentiel de rappeler à la population de ne pas oublier d’autres mesures de prévention efficaces comme l’assainissement du milieu, l’hygiène individuelle et collective à travers le lavage régulier des mains au savon après avoir été aux toilettes ou avant de manger, et encourager les autorités à améliorer l’accès à l’eau potable."